Black Meuh.

Publié le par Leussain

Black Meuh.

Bangeourre.

Dans la série « nos grands artistes contemporains », je vais aujourd'hui décrypter pour toi le processus de création du texte d'une chanson de Black M. A l'origine, cet enfant des cités rappait, mais on ne sait pas trop ce qu'il est devenu, après avoir croisé Mimie Mathy sur un plateau de télé. La fusion improbable entre Chantal Goya (il plaît aux mômes) et Soprano. M'enfin, il doit continuer à se proclamer rappeur puisqu'il continue à mettre sa casquette de traviole, mais attention pas enfoncée jusqu'aux oreilles ce qui lui donnerait un air d'intermittent du spectacle, de grutier, de redneck ou de chauffeur routier, non ; négligemment posée sur le crâne, à peine enfoncée, ce qui donne à son couvre-chef un air de tiare papale.

Et bien la preuve qu'on est entré dans un nouveau millénaire, la révolution culturelle, c'est que Black M écrit ses textes comme il penserait un panneau Facebook. Mais si, voyons ! Ces panneaux plein de bon sens commun qui empruntent souvent des citations à d'illustres auteurs tels que Marc Lévy, Paulo Coehlo et Gérard, le pilier du bar L'Etoile qui comprend tout à la vie après deux ballons de blanc sec ! Tu sais bien, ces panneaux mielleux dégoulinants qui exhibent fièrement des lieux communs présentés comme de véritables parangons de sagesse populaire ? Tu y es ? Et bien Black M conçoit ses textes comme ça, accessibles au plus grand nombre. Prémâchés, prédigérés, prédéféqués... Ainsi, une stance d'un morceau de Black M peut être aisément adaptable au format kikoolol Facebook.

Essayons-voir avec :

Personne ne comprends, le clown
Depuis je garde le sourire
Personne ne comprends, le clown
Je suis un clown, je souffre

Mettons ça par dessus une belle image bien niaise. Une petite fille qui pleure, par exemple. Ca cartonne, les petites filles qui pleurent, du moment qu'elle sont bien blanches, bien mignonnes, bien potelées. C'est comme les livres sur l'inceste, c'est toujours un succès, je sais pas pourquoi. Sûrement que les gens camouflent leur voyeurisme sous un vernis d'empathie.

Autre texte :

Sur ma route il y a eu un tas de bouchons
La vérité j'ai souvent trébuché
Est-ce que tu sais que quand tu touches le fond
Il y a peu de gens chez qui tu peux te réfugier

Une image de route qui s'éloigne vers l'horizon, et le tour est joué, voilà illustrée cette pensée plus profonde que l'anus de Freharte. Philosophe en milieu hostile. Tous ces gens qui s'échinent à lire ou écrire des livres alors que la vérité toute nue toute crue elle est là dans les chansons de Black Meuh, sur NRJ, Fun Radio, Virgin Radio !

Partage si tu es d'accord.

Black Meuh.

Publié dans critique musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article