Des nouvelles du front (non, pas celui-là [vomir])

Publié le par Leussain

Bangeourre,

quelques nouvelles de mes travaux pour le prix Nobel de littérature 2027 (tiens, en parlant du gazier Alfred, tu trouves pas étrange, toi, qu'un gus ayant inventé la dynamite distribue un prix récompensant les gens ayant œuvré pour la paix ?). Tu ne m'en avais pas demandé, je t'en donne quand même. C'est tout moi ça ; une main sur le cœur et l'autre dans ton portefeuille.

Comme tu le sais, si tu suis mes folles aventures dans la jungle de l'auto-édition, j'oeuvre depuis quelques semaines sur mon prochain roman, en changeant complètement de registre. "Retour à la cité des monstres" était un polar noir, "Epilogue" était une satyre sociale dont la deuxième partie dérivait violemment vers le road-trip ; tatata, roulements de tambours du bronx ! le prochain opus se déroulera dans un univers médiéval-fantastique (pour ne pas dire "héroic-fantasy", puisqu'on dirait que ce terme est devenu un gros mot). Il y aura donc tous les poncifs du genre, passés à la moulinette, des nains grognons, des elfes semi-gays, des dragons qui cuisent leurs aliments, des humains débiles, mais aussi, parce que je sais que tu y tiens, dépravé(e) que tu es : de la drogue, des putes, et des curaillons totalement demeurés. Si je peux, pour te faire plaisir, j'essaierai même de placer un peu de zoophilie. Avec les curaillons demeurés, peut-être, histoire de faire d'une pierre deux coups (comme on dit en Palestine) ?

Et donc, je découvre les impératifs du genre. La partie vraiment kikoolol du boulot, c'est d'inventer des noms de personnages pas trop tartes. Ça, c'est à la portée du premier venu. Moi j'ai une petite recette de ma composition pour changer des sempiternels noms de personnages féminins qui semblent avoir été généré aléatoirement par ordinateur -- et que je ne te révélerai pas, des fois qu'il te prendrait l'envie de déposer un brevet.

Ensuite, j'ai toujours trouvé ça un peu neuneu, mais la mode qui consiste à placer une carte de son univers en début de volume est, pour ainsi dire, un passage obligé pour l'auteur de médiéval-fantastique. Tout du moins, il est important, voir nécessaire, d'en dessiner une, afin de mesurer les déplacements de ses personnages et les contraintes temporelles qui y sont liées. Je me souviens avoir pouffé de rire en lisant le premier tome des "Chevaliers d'Emeraude", dans lequel les personnages (archi-caricaturaux) traversent les différents royaumes en quelques heures, comme si ceux-ci n'étaient pas plus vastes que le canton de Sainte-Sévère. Rien de mieux pour me faire décrocher d'un bouquin...

Depuis quelques temps, et grâce à ma liseuse (la meilleure invention de l'Homme depuis l'Ipad mini), je me gave d’œuvres libres de droits du 20ème siècle. Je m'enfile Hugo, Balzac, Dostoievski, Poe, Mark Twain, Melville, Zola... entre deux merdes contemporaines. Le but est de m'imprégner d'un vocabulaire et d'une richesse linguistique qui me manquait, puisque, je peux bien te le dire maintenant qu'on se connait, mais moi j'ai fait mon éducation culturelle avec Tintin et le Club des Cinq. Ah tu verrais cette belle prose que je te déroule ! Du sujet, du verbe, du COD doré à la feuille, des épithètes à la tonne ! Pivot en ferait une descente d'organe ! Je te chie du subjonctif plus-que-parfait comme je respire ! Que la Nabila, si elle savait lire, elle eût crütes que ce fîsse du Serbo-Croate et pas du français !

Au revoir.

Publié dans Avancement et projets

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Kikoolol (pour ce mot tu devrait déposer un brevet!)<br /> Fantomette, c'est pas mal aussi pour l'éducation littéraire...<br /> Le monde médiéval n'est pas trop ma tasse de thé mais bon... p'tet que le prochain sera un roman comme je les aime (sur la guerre 39/45) ou bien une bio....
Répondre