Je retourne ma veste, toujours du bon coté (air connu)

Publié le par Leussain

Bangeourre,

à moins que tu ne vives dans un obscur cabanon perdu dans les Hautes-Périnées, tu n'ignores sûrement pas que Nelson Mandela est mort voici quelques semaines. On nous a longuement rabâché, dans tous les médias, d'internet à la télévision, que ce type-là était un putain de héros, un mec d'une intégrité et d'une classe qui ne s'accordent pas avec le siècle de médiocrité que l'on vit, et qui a enduré vingt-sept ans de prison, dont quelques années de bagne, pour faire triompher sa juste cause et mettre fin à l'apartheid - ce nazisme soft - qui sévissait en Afrique du Sud.

Loin de moi l'idée de salir la mémoire de cet homme - si on avait la proportion inverse de gars de cette trempe par rapport aux connards, le monde tournerait sûrement mieux et plus joliment. Là où je m'insurge, là où me prend la subite envie de défoncer à coups de poings le placo de part et d'autre de la télé, c'est quand je vois des "ex-collabos" s'exprimer avec un sourire ultra-brillant sur le sujet du camarade Mandela. Voici ce moustachu, qui était geôlier dans l'aile des prisonniers politiques de Robben Island, qui prétend avoir trouvé un père de substitution en Nelson Mandela. Sans blagues.

Mais ça ne l'a pas dérange outre-mesure de servir la politique ségrégationniste de son gouvernement pendant des années ? Et ce type, désormais, joue les guides pour les visiteurs qui viennent lâcher une larme (voir une petite caisse, en loucedé) sur le rocher où était emprisonné Mandela et ses camarades... Et d'expliquer, en préparant un cappuccino pour un connard de touriste en goguette, les détentions inhumaines sous lesquelles étaient emprisonnés les noiwes pewsonnes. T'en chopes pas la gerbe, toi ? Tu t'imagines, Maurice Papon, en train de faire la visite des wagons à bestiaux moyennant obole ? Ou le dernier bourreau de la cinquième république, tu le verrais bien faire visiter sa guillotine ? Hein que tu viens de vomir tes BN à cette idée !

Ah mais si je l'avais en face de moi, ce gardien de prison, je crois bien que je me raclerais longuement le fond du gosier, que je ferais rouler une épaisse boule de glaire sous le palais, et que je lui cracherais à la gueule

Au revoir.

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