Through the... NEVER !
Bangeourre.
Je reviens à l'instant du cinéma où je suis allé -- tu sais quoi ? devine un peu... -- oui, c'est ça ! voir un flim. En fait, ce n'est vrai qu'à 10% puisque était projetée ce soir l'avant-première du film de Metallica, "Through the never", composé à 90% de scènes filmées lors d'un concert live, le métrage étant parcouru d'un simple fil conducteur maigrement scénarisé, bien que remarquablement réalisé. Mais là je vois à ton regard torve de cabillaud qui se décompose sur un étal de poissonnier que tu ignores tout de ce que signifie ce barbarisme : Metallica.
Metallica. Sache que pour une frange de la population, il s'agit tout simplement de Dieu, sauf que celui-ci est fait de quatre entités distinctes (qui existent, elles). Permets-moi de faire ton éducation musicale, ça ne prendra que quelques secondes.
Avant il n'y avait rien. Enfin si : Mozart, Bach, Beethoven et quelques autres génies. Et puis dans un paysage musical moribond débarquèrent Mötorhead et son petit frère Metallica. Metallica, c'est le plus grand groupe de Métal de l'univers exploré. C'est pas moi qui le dit. C'est paru dans une revue scientifique, d'après études. Si. Voilà tu sais tout. Tu peux maintenant aller t'acheter un ipod pour le bourrer des œuvres liturgiques de ces deux groupes, et revendre ton poste de radio qui t'ampute de précieux points de QI chaque fois que tu l'allumes sur NRJ, Skybeurk ou Virgin Radio.
Revenons à Through the never pendant que mes tympans n'ont pas encore cicatrisés. Pour un fan consacré tel que ton serviteur, c'est du bonheur en décibel, un orgasme de chaque instant, l'occasion d'assister à la meilleure performance scénique du groupe, placé au coeur de l'action grâce à des caméras filmant au plus près des doigts et des tronches des musicos. Une longue éjaculation d'une heure et demie, qui dit mieux ?! Dommage que la 3D du cinoche où je suis allé le voir (le CGR Angoulême, pour ne pas le citer) soit d'une qualité aussi déplorable. Je ne suis pas ressorti seulement les tympans fracassés mais aussi la rétine en vrac. Et puis elle commence à me casser les bonbons, la mode de la 3D. Des trucs en 3D, j'en vois toute la journée. Toutes les têtes de cons que je croise sont en 3D intégrale. Moi pour me détendre, je veux voir les choses à plat, bien lisses. Je vais quand même pas m'obliger à fermer un œil quand je vais au cinoche ! Bref, 10 euros pour une 3D dégueulasse, c'est le tarif vaseline non inclue.
Vu que je n'aime pas trop faire les choses dans l'ordre et que je n'ai pas envie de trop m'emmerder à rédiger cet article dans les règles du journalisme, je vais maintenant t'entretenir du fait qu'avant la projection du film était diffusée, en direct du Grand Rex à Paris, l'interview de deux éminents membres du groupe, Lars Ulrich et Kirk Hammet. Si tu ignores qui sont ces deux figures prestigieuses du Métal, respectivement batteur et guitariste solo, il serait peut-être temps de retourner à l'école.
Comment ça on apprend pas ça pendant les cours d'histoire ?... Sans char ?... Les mômes apprennent qu'un connard a brisé un foutu vase à Soissons et que Napoléon se tâtait le foie, et pas qui sont les Four Horsemen ?... C'est n'importe quoi ! Qu'on m'amène les responsables de cet échec éducatif ! Qu'on biffe les programmes sur le champ !
L'interview... oui, donc, cette interview confirme trois vérités bien connues des fans, à savoir que Kirk Hammet bégaie, que les seules choses intéressantes qu'il a à dire, il les exprime avec sa guitare (et putain, ce qu'il les exprime bien), et que décidément Lars Ulrich a tout d'un sale con arrogant qui se la pète. Metallica a depuis plusieurs années succombé aux sirènes du marketing et, en promotion, il m'ulcère souvent (mais pas toujours) autant qu'un vendeur de canapés baratineur. Qu'importe, sur une scène, les quatre Four Horsemen, dont les qualités de showmen ne sont plus à prouver, sont aussi à l'aise que dans leur salon, parfaitement dans leur élément. James Hetfield te fait gémir toute une salle d'un frémissement de narine, il te soulève un stade d'un simple "yeah". Si je dois mourir sur le champ, je veux me réincarner en sa Gibson Explorer. Ou à la rigueur, en ficelle de string.
Ah, c'est un bien beau métier que rockeur. Ça donne à rêver au prolétaire qui se tue à l'usine pour un smic.
Au revoir.