La solitude de la caissière.
Bonjour. Aujourd'hui, je suis allé faire une course dans un vrai supermarché en dur, avec des vrais gens qui puent et qui suent et qui consomment. Je me suis vite rappelé pour quelle raison, depuis quelques temps, je préfèrem'approvisionner en denrées périssables dans les différents "drive" des enseignes.
Devant moi, il y avait cette grosse dondon entre deux âges, qui malgré le sourire avenant de la caissière n'a pas daigné lui lâcher le moindre mot, la moindre expression faciale prouvant qu'au fond de cet amas adipeux se cachait une conscience, une forme d'intelligence. Ni bonjour, ni au revoir, ni merci, ni merde, pas même un tremblotement du triple menton pour signifier que non, elle ne possède pas la carte de fidélité Intermarché. FOUTRE ! LA SALOPE, tes dabes t'ont pas appris les rudiments de la politesse ?! Et comment qu'on se présente dans ta famille ? en présentant ton gros derrière pour qu'on te renifle ? Parvenir à ce niveau là d'incivilité, ça me terrifie.
Alors je voudrais m'incliner bien bas devant ces caissières qui voient défiler l'humanité dans toute sa splendeur et sa crasse devant elles toute la journée pour un salaire de misère. Pour ma part, en attendant mieux, je préfère garder mon turbin d'esclave moderne où mes contacts avec mes congénères se limitent à celles avec mes collègues.
Au revoir.