Le Ténébriarque, les Versets du Dernier Soupir, chapitre 11

Publié le par Leussain

La vague de ténèbres atteignit le Perluire quelques heures seulement après avoir enseveli Ostenranck, bien plus rapidement qu'un messager, fût-il monté à dos de licorne, n'eût parcouru une telle distance. Par conséquent, personne au Perluire n'était encore au fait des événements dramatiques qui avaient éclaté dans les Monts Escadrins et de la catastrophe plus générale qui frappait les Terres de Cendres. La cité-joyau endormie, amorphe et insouciante, ne s'aperçut tout d'abord de rien, et on ne sonna les cloches des préaux et de la Bergère qu'un temps trop long après que l'Ombre ne l'eût pris, et uniquement parce que certains soldats avaient vu s'illuminer au loin le sémaphore de Torémique.

On raconte que c'est en ce moment que le roi Rubech gagna son sobriquet, qui l'a suivi dans le tombeau, de « Roi Poltron », bien que sa caractéristique prédominante eût été, tout au long de sa vie, la bêtise bien plus que la couardise. Étant sujet à de fréquentes insomnies, le monarque sortit cette nuit-là sur son balcon pour se gorger d'un bol d'air pur et contempler les étoiles, comme il aimait à le faire quand de sombres intrigues politiques le préoccupaient. Cependant, en lieu et place du champ céleste semé d'étoiles et dominé par la claire lunule qu'il s'était attendu à trouver, et qui auraient dû scintiller au dessus de sa tête, ayant laissé des cieux purs en allant se coucher, au lieu de la lune et des étoiles, disons-nous, il n'y avait que des ténèbres profondes. Le Perluire semblait avoir été recouvert d'un suaire noir. Nulle lumière ne brillait, sauf à quelques fenêtres isolées. C'est, dit-on, après avoir été frappé de cette vision d'apocalypse, convaincu que la fin des temps était arrivée, que Rubech le Poltron, déjà sujet à de fréquentes apoplexies, tomba en syncope, la figure épouvantée, avala sa langue et mourut étouffé par sa salive spumeuse.

Bientôt, telle une ruche dans laquelle on eût donné du bâton, toute la capitale bruissa d'une folle rumeur, une rumeur qui disait que la fin des temps était arrivée et que les Hommes payaient les affronts qu'ils avaient fait à leur Créateur.

Nelfant, Chroniques de la Longue Nuit, 189

chapitre troisième : « L'invasion de l'Ombre ».

XI. Le prince en haillons.

C'était jour de marché, dans le district est du Perluire, familièrement surnommé « Perluire Mouillé » par les citadins, et un tumulte assourdissant grondait sur la place des Bélîtres et le long du placide et majestueux fleuve Solvaine qui charriait immuablement ses flots limoneux. C'était au camelot qui braillerait le plus fort pour interpeller les badauds, et à la harengère qui vanterait avec le plus de conviction intime la fraîcheur de ses poissons. Les animaux meuglaient, bêlaient, couinaient, grognaient, caquetaient aussi forts qu'ils puaient, et les chalands qui tentaient de négocier haussaient le ton avec esbroufe chaque fois qu'ils se voyaient opposer un refus, et les sabots ferrés des chevaux martelaient le pavé avec force ; à tout ce tintamarre, à ce brouhaha de vie désordonnée, vinrent s'ajouter le carillon des cloches d'un préau qui sonnaient onze heures.

Trois individus d'un genre interlope, aussi chichement vêtus et crottés que la masse plébéienne qui les entourait, fendaient la cohue, indifférents aux racolages éhontés des marchands et à la hâblerie de leurs clients. Un capuchon et un cache-nez dissimulaient leurs mines enfouies derrière des cols boutonnés très haut. À l'aune de leur vive allure, à la longueur de leur pas, l'on devinait qu'ils étaient pressés de s'extraire de cette marée odoriférante d'hommes, de femmes et d'animaux, et d'arriver à leur destination, quelle qu'elle fût. Pas un pouce carré de leur peau n'était visible d'où qu'on les observât, et il vint à l'esprit de certains quidams qu'ils croisèrent deux sortes de présomptions : ou ces personnages patibulaires s'apprêtaient à commettre quelque forfait répréhensible (ou en avaient déjà commis un), ou bien ils étaient atteints de mélancolie à un stade avancé.

Seul celui qui ouvrait la marche semblait savoir où ils allaient, les autres le suivaient telles deux ombres naviguant dans son erre. Désireux d'éviter cette société trop dense à laquelle ils n'étaient plus habitués, les trois individus obliquèrent dans un labyrinthe de ruelles sordides, de venelles étroites et jonchées de détritus organiques, desquelles montaient d'âcres relents d'urines, d'excréments et de végétaux en décomposition. Après une heure de marche au travers de ce dédale urbain où le soleil se faufilait en ricochant sur les murs de chaux et où l'air vicié était suffocant, ils arrivèrent enfin avec soulagement sur l'avenue la plus large de Ravelante.

Le Palais-Royal juché au point le plus élevé du Haut-Perluire leur apparut alors dans toute sa splendeur, flamboyant joyau au milieu d'un cloaque. En perpétuelle restauration, il paraissait avoir été achevé la veille et contrastait par la coruscation de sa pierre blanche avec les bâtiments décrépis et lépreux qui l'enclavaient. Deux des compagnons, qui n'étaient jamais venus au Perluire auparavant, se figèrent à la vue de la façade ouest ; ses colonnes de marbre rose, ses trois tours enlacées de manière presque érotique – prodige d'architecture contemporaine – et leur unique coupole dorée à la feuille, ses statues colossales, ses angelots fessus et surtout ses bas-reliefs racontant les haut-faits d'illustres souverains ; tout cela les subjuguait plus qu'ils n'eussent voulu l'avouer.

Celui qui les guidait savait, lui, que les événements décrits sur ces fresques et ces bas-reliefs n'étaient que les enjolivements portés sur les existences insipides de personnages souvent médiocres, quand ce n'étaient pas de pures inventions destinées à entretenir le culte des rois. Il n'y avait aucune raison pour que l'Histoire fût jonchée de rois et de reines si glorieux, si parfaits, quand ceux-ci avaient reçu l'autorité par le privilège de la naissance et ne l'avaient point conquis, ainsi que c'était la loi chez les Nains.

La vision de cette perle d'architecture, qui faisait la jalousie des frusquins et l'orgueil des perluirois – bien qu'elle leur coûtât de pesants impôts –, placée comme elle l'était au milieu du champ d'ordures de la vieille ville, mettait carrément le cœur au bord des lèvres de cet homme. Tout cet argent public, dilapidé pour l'entretien d'un château dont un dixième des pièces n'était point occupé... Voilà à quoi servaient les dîmes, toujours plus élevées, réclamées au bon peuple crevant de faim, se cassant l'échine au travail toute la journée. Ces jardins merveilleux qui entouraient le palais, plantés d'essences rares et de massifs de fleurs des Confins qui nécessitaient des soins maternels pour pallier un climat qui ne leur convenait guère, la plupart des habitants du Perluire ne pouvaient même pas profiter de leur vue.

« Selech, dit un des hommes qui l'accompagnaient, j'ai du mal à imaginer que tu as grandi en ces lieux. C'est magnifique.

– Oui, c'est ici que j'ai fait mes premiers pas. C'est de ces miradors que j'ai longtemps contemplé le monde. C'est beau, Lurk, dis-tu ? Oui, c'est beau comme une toile d'araignée dans la rosée du matin, mais je doute que la mouche qui vient s'y engluer ait le loisir de s'extasier sur la finesse du tissage. Ne vous y trompez pas, mes amis, cet endroit est rempli d'araignées venimeuses. Celles-ci n'ont que quatre pattes et ne s'appuient que sur deux, mais elles sont plus dangereuses qu'aucun autre animal. »

Ils se présentèrent devant les grilles imposantes du Palais-Royal, devant lesquelles deux plantons – des Griffons, des soldats détachés à la protection du roi – montaient la garde, mollement appuyés sur une hallebarde, et discutaient vivement sur la façon la plus efficace de transporter une femme à l'extase. Les soldats toisèrent avec morgue les trois croquants qui interrompirent leur édifiant colloque.

Selech s'avança. Il était grand, mais ses vêtements amples, conçus pour laisser la peau respirer, accentuaient la sécheresse de son corps. « Je demande à voir le roi instamment. »

Un des deux plantons, aux joues méchamment attaquées par la couperose, pouffa et donna un coup de coude railleur à son collègue. « T'entends ça ? Ces gentilshommes veulent s'entretenir avec Sa Majesté. Ils ont sûrement des choses très importantes à lui dire. Des secrets d'état, p't-être bien... Caltez, manants, avant qu'on vous jette au cachot au régime eau d'bidet et pain noir. Si Sa Majesté devait recevoir tous les gueux du royaume qui ont des doléances, elle ne trouverait plus le temps de dormir ! »

L'autre soldat rit de ce bon mot, mais en deux gestes, Selech lui fit ravaler son hilarité ; il ôta un gant et présenta sa main droite juste sous leurs nez. Elle était affreusement boursouflée et partiellement couverte de vilaines croûtes mauves et brunâtres, de lésions purulentes et de sérosités. À son majeur brillait une chevalière en or massif, frappée de l'écu de la famille royale : deux griffons se faisant face, le même emblème qui ornait le tabard de la paire de soldats. La finesse de l'ouvrage ne pouvait indiquer qu'une seule chose.

Les gardes se décomposèrent, flanchèrent, puis toute la dignité réclamée par leur fonction sembla refluer dans leurs membres flasques et ils se redressèrent fièrement, comme si on leur avait botté le fondement. « Mes excuses, mon prince ! je ne vous avais pas... euh... reconnu. »

À la décharge de ces nigauds, il faut noter que, comme ses compagnons, rien de la physionomie du prince, pas même ses yeux, ne filtrait de sa tenue.

On fit entrer les trois visiteurs, et le capitaine des Griffons lui-même accourut afin de les escorter, accompagné d'une douzaine d'hommes en armes. Un tel déploiement n'était point seulement une affaire de protocole ; il ne fallait pas moins d'un peloton pour assurer la sécurité du roi Varoulde, qui, en dix années de règne, s'était fait quantité d'ennemis puissants.

Le capitaine, un homme empressé avec de petites moustaches en virgules, semblait gêné aux entournures et se triturait les doigts comme un gamin pris la main dans le pot de confiture. Sans doute hésitait-il sur l'attitude à adopter envers le prince Selech de Ravelante, paria, séditieux et exilé, chancelier d'un état voisin non reconnu, mais auquel il devait néanmoins la déférence liée à sa haute naissance et au sang royal, bien que gâté par une maladie abjecte, qui coulait en lui. Le capitaine dissimula son malaise en faisant l'éloge du nouveau jardinier royal, qui depuis trois ans avait totalement transformé les jardins et avait redonné à l'art topiaire toute sa noblesse, vanta ses parterres diaprés de couleurs exotiques, ses belles fontaines de style antique et la thématique pastorale de ses compositions, avec plus d'ardeur qu'il n'eût mis à faire la guerre. Selech, qui était un homme courtois, résista à l'envie de demander au militaire de se taire et demeura muet pendant ce fastidieux exposé.

Arrivés au niveau de la cour de marbre, le capitaine s'arrêta sèchement. « Excellence, je suis navré, mais les consignes sont très claires. Le roi est disposé à vous recevoir, mais vos gens ne peuvent vous suivre.

– Ce ne sont pas mes gens, capitaine, ce sont mes amis, mes frères. Attendez-moi ici, Lurk, Grive. Profitez-en pour vous imprégner de la toute puissance de la monarchie, qu'on ressent ici bien plus qu'ailleurs », dit Selech d'un ton mordant.

Et il laissa ses compagnons sous la bonne garde du capitaine, dont l'esprit était trop primaire pour déceler la causticité de ces propos, et monta retrouver le Grand Chambellan du Palais-Royal, qui l'attendait en haut des marches, drapé dans une toge de soie en brocart. Les deux hommes se serrèrent chaleureusement la main, et le Grand Chambellan Liomar Chan-Sie plia légèrement et discrètement un genou, bien qu'il n'y fût nullement tenu par le protocole. « Je suis sincèrement heureux de vous revoir, mon prince.

– Le plaisir est réciproque, Liomar. Tu es bien la seule créature de cette cage dorée qui m'ait manqué. »

Le visage poupin du Grand Chambellan, à qui l'âge, les responsabilités et les soucis inhérents n'avaient laissé qu'une mince couronne de cheveux gris derrière le crâne, s'illumina d'une expression enchantée. Les sentiments sincères l'avaient toujours atteint au cœur, alors que les critiques et les attaques se brisaient contre une bonhomie marmoréenne. Le vieil homme avait vu naître, grandir et s'épanouir les personnalités des deux prétendants au trône. En fait, il avait pour ainsi dire élevé Selech et son frère, bien plus que leur mère ne l'avait fait.

« Marchons un peu, là où on ne peut pas nous entendre, dit Chan-Sie en entraînant le prince par le coude dans la Galerie des Huit-Cent Glaces. Comment te portes-tu ? »

Selech laissa parler son visage pour lui. Il fit tomber sa capuche, déboutonna son col et rabattit son cache-nez, et le Grand Chambellan ne put réprimer un mouvement de recul primesautier. La figure du prince, tout comme ses mains, était couverte de croûtes, d'ulcérations sanguinolentes et purulentes, et de petites tâches de dépigmentation aux endroits où l'épiderme était sain. Ces altérations rendaient presque méconnaissable le jeune homme que Chan-Sie n'avait plus vu depuis dix longues années, et que le temps, secondé par la scélérate maladie, avait sapé. Il ne restait presque rien du bel éphèbe aux traits androgynes, au regard doux et franc surligné de fins sourcils, à qui il avait souhaité bonne chance. Cependant, ses yeux pétillants d'intelligence et de sensibilité témoignaient que le prince n'avait changé que superficiellement, et que c'était bien le même homme aux convictions inflexibles qui marchait à ses cotés.

« Oh, Selech... dit le vieil homme avec compassion, la maladie a progressé depuis la dernière fois que nous nous sommes parlés.

– C'est un charitable euphémisme, Liomar, mais c'est une cruelle intention de me faire marcher dans la Galerie des Huit-Cent Glaces. En Liondongre, tu ne trouveras pas une seule maison avec un miroir, quand bien même puissions nous nous en procurer. Le moindre reflet nous est intolérable. Mais les miroirs les plus cruels ne sont-ils pas les yeux des bien-portants ? Comme les tiens ?

– Oh, c'est vrai, je n'y avais pas pensé... s'excusa l'affable vieillard. Un jour prochain, Selech, on trouvera un remède. Un jour prochain, on déploiera les moyens qu'on utilise à faire la guerre à chercher les remèdes aux maux de l'humanité.

– Je crains fort de ne jamais voir ce jour. Notre race est plus douée pour se tuer que pour toute autre chose.

– C'est ainsi en Liondongre également ?

– Ha, ha, certes non ! Elle aurait piètre allure, notre armée de mélancoliques... Nous sommes de toute façon démunis comme des enfants qui viendraient de naître.

– Ce n'est point ce que j'ai entendu. On dit justement que Liondongre commence à avoir de l'allure. Du prestige. Et le chêne majestueux n'était-il pas au départ qu'une simple pousse ? »

Le Grand Chambellan mit une main sur l'épaule du prince et lui adressa le sourire étincelant qui lui avait permis d’accéder à son enviable position. « Tu sais, Selech, ce que tu as fait sur ton île, c'est... c'est...

– Tu es en train de chercher un mot qui ne te vaudrait pas de tomber en disgrâce, s'il venait à passer entre des oreilles malveillantes, n'est-ce pas ?

– C'est incroyable, voilà. Mais pas vraiment inattendu. J'ai toujours su que tu étais destiné à de grandes choses. Pas à cause de ton rang et de ton sang, mais de par ta nature généreuse et altruiste. (Sa voix baissa d'un octave :) Tu es du bois dont on fait les rois. Dont on devrait les faire.

– Les rois règnent sans partage, mon ami. Ils ont été mis sur le trône par la reine qui les a pondus. Je suis celui que le petit peuple de Liondongre a élu pour le mener, rien de plus. Et je pourrai être révoqué dès que le mandat que l'on m'a confié prendra fin. Je suis au service de mes concitoyens, et non l'inverse.

– Tu es bien modeste, c'est tout à ton honneur. Tu as littéralement créé cette nation. Tu aurais pu faire de grandes choses pour Ravelante, si seulement...

– Ne te compromet pas plus, mon ami. Ce n'est pas à toi que j'apprendrai combien les espions de Varoulde sont doués. Maintenant, si tu le veux bien, je dois m'entretenir avec mon frère.

– Que lui veux-tu ? s'enquit Chan-Sie, sur la mine bonasse duquel était subitement descendue une ombre.

– Il y a des rumeurs qui ont voyagé jusqu'à nous. Des rumeurs très inquiétantes que tu as dû entendre, je suppose. Il m'écoutera. »

Le Grand Chambellan saisit Selech par le poignet. « Le roi... le roi a changé, Selech. Bien plus que toi. Et pas dans le sens que tu aurais souhaité. Je t'en conjure, mesure bien tes paroles quand tu lui parleras. » Il écarta la collerette qui lui comprimait le cou ; des marques oblongues et violacées apparurent. Des empreintes laissées par des doigts. « Il a failli m'étrangler, uniquement parce que je lui ai fait une remarque sur le laisser-aller de ses manières. Tu te rends compte ?... fit Chan-Sie, dont la voix trémulait d'émotion. Un enfant que j'ai fait sauter sur mes genoux... à qui j'ai offert les meilleures années de ma vie... Sais-tu que le premier mot qui fut sorti de sa bouche était "Liomar" ? La reine en était malade de jalousie.

– Et quel était le mien ?

– Le mot "Non". Mais tu ne l'employais pas à tort et à travers, comme le font les enfançons, mais avec parcimonie, quand quelque chose ne te convenait point. »

En ce moment, une jeune chambrière chargée de ballots de linge passa à coté d'eux et fit un brusque écart en apercevant la figure hideuse et dénaturée par la maladie du prince Selech. « N'aie crainte, mon ami, dit ce dernier sans relever l'offense muette de la domestique. Varoulde est peut-être roi mais il reste mon frère, et si je suis bien sûr d'une chose, c'est qu'il m'aime. »

Liomar Chan-Sie soupira et dit, plus bas qu'il n'avait parlé jusqu'alors : « Je ne suis pas certain que ton frère aime encore quelqu'un d'autre que sa propre personne. Et encore, je ne suis pas certain qu'il s'aime lui-même. Tu comprendras mieux, dans quelques instants, que de vous deux, ce n'est point de toi dont on devrait avoir peur. »

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