Ecosystème.
Bangeourre.
J'étais là penché sur ma table basse à me décrotter le nez lorsqu'une pensée salutaire pour mon avenir d'écrivain m'a traversé l'encéphale ainsi qu'une balle de Kalash : les romans mièvres, dans lesquels invariablement une jeune salope s'éprend d'un riche et bel héritier, ces romans bien que parfaitement dégueulasses dans le fond et la forme, sont aussi indispensables pour l'écosystème de l'industrie du livre que le bousier pour l'équilibre de l'écosystème de la nature.
Il en faut.
Il en faut pour les lecteurs les moins éduqués. Lire du Marc Lévy ou du Musso, c'est pas très glorieux, y a pas de quoi choper un rhume de cerveau, mais c'est toujours mieux que de se vautrer dans un canapé en regardant les gesticulations de Cyril Hanouna. Cela peut constituer un marchepieds vers quelque chose de plus fin, de plus ambitieux. Le journal de Mickey d'abord, puis Marc Lévy, Jean d'Ormesson ensuite, Michel Tournier, et puis mézigue, quand on est enfin préparé psychologiquement, qu'on est bien sale.
L'essentiel, c'est de ne pas rester bloqué sur Marc Lévy ou Virginie Despentes.