La carte et le territoire/Running Man

Publié le par Leussain

Bangeourre.

Michel Houellebecq, avec un Q. En général, on l'adore ou on le déteste. Je serai plus nuancé : il m'indiffère. Non que je me sois emmerdé à la lecture de "La carte et le territoire" (quoique...), mais ce roman a tout de même obtenu le plus prestigieux des prix littéraires, le Goncourt, en 2010. Etait-ce là le meilleur d'entre nous ? Enfin d'entre eux ? N'y avait-il rien de mieux à couronner cette année là ? J'ai du mal à le croire.

Le sujet n'avait rien pour m'emballer : Jed Martin, artiste contemporain, fasciné par les objets industriels, monte doucement mais sûrement dans le milieu. Il va croiser quelques célébrités (Jean-Pierre Pernaud érigé en icône beauf, Beigbeder tel qu'on l'imagine, volubile et farci de coke) dont Michel Houellebecq lui-même, que l'auteur va complaisamment décrire comme un génie insociable et incompris, éternelle victime des méchants médias et de l'intelligentsia parisienne. Houellebecq ne propose aucun regard critique sur l'activité d'escroc intellectuel de son héros (ce dernier perce en photographiant des cartes routières Michelin ; il y avait pourtant toute latitude à se foutre de la gueule des bobos prêts à débourser des fortunes pour ce genre de conneries). Il se contente d'aligner des clichés incroyables sur la France touristique et les ruraux qui sont tous selon lui d'indécrottables bouseux -- je me demande d'ailleurs comment j'arrive à aligner trois mots d'un français correct. La dernière partie du bouquin vire carrément au mauvais polar de gare, avec sa victime sauvagement assassinée et son commissaire proche de la retraite. Du Fred Vargas, quoi.

Non mais Bernard ! Mon cher Pivot ! Toi qui disait lire un livre par jour ! Tu avais sniffé un rail de coke de Paris à Marseille, le jour où tu as lu "La Carte et le territoire" ? Réponds, merde ! Combien de zéros sur le chèque de Flammarion ? Dans mon esprit, le Goncourt doit récompenser des romans flamboyants sur la forme ou puissants sur le fond. Si possible les deux. "La carte et le territoire" n'est ni l'un ni l'autre. Le style froid et impersonnel de Houellebec m'a laissé pantois. C'est à se demander si ce bouquin n'a pas été écrit par un programme informatique...

De plus, et là on va vraiment entrer dans les choses qui me fâchent, j'ai éprouvé très tôt dans le bouquin l'impression de lire des fiches wikipedia, quand ce n'était pas des extraits entiers de chroniques auto-plus. Impression qui s'est, après recherche gougueule, révélée partagée par bien d'autres lecteurs, comme on peut s'en rendre compte ici :les plagiats de Michel Houellebecq. Je ne parle même pas du fait que l'écrivain aurait (oh, et puis laissons tomber le conditionnel ; c'est un fait avéré), qu'il A donc pompé son titre sur le recueil de nouvelles d'un collègue. Alors Houellebecq, fumiste ou habile manipulateur ? J'ai déjà fourbi mon avis sur la question.

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J'ai aussitôt enchainé sur une bonne vieille valeur sûre : un Stephen King. Là, je ne prenais aucun risque. Un King faiblard, c'est encore un excellent livre, et un mauvais King... ben ça n'existe pas. Ce type pourrait écrire les mémoires de Jean Roucas à poil en faisant le poirier avec des fourmis de feu sur les couilles, qu'il parviendrait toujours à me passionner. Running Man est donc un livre visionnaire, presque autant que le 1984 de Georges Orwell. Une anticipation sur les dérives de la télé-réalité et de la manipulation des peuples par les dirigeants par le biais des médias et de la désinformation. Mais j'arrête là : dès que je parle du King, je fais midinette.

Bouhouhou, personne ne m'aime...

Bouhouhou, personne ne m'aime...

Publié dans critique livre

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O
On en veut davantage traité de cette manière. Continuez.
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N
ché pas quoi dire ! à détester l'un et à adorer l'autre, tu ne m'as donné envie d'en lire aucun...<br /> mais bon si tu savais ce que je lis en ce moment, tu n'aurais surement (non c'est sûr même !), pas envie de regarder ne serait-ce que la première lettre du premier mot de la première page......
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