Le loup de Wall Street.

Publié le par Leussain

Mécréant que je suis. Je n'avais pas pris la peine de débourser le salaire mensuel d'un habitant du Burundi pour aller au cinéma y voir le dernier Scorcese. J'ai donc enfilé un masque de Zorro, des gants, et me suis offert une séance de rattrapage par des moyens illégaux qui pourraient m'occasionner la lapidation sur l'échafaud ou l'écartèlement si j'étais pris par Hadopi.

Mais bon, ça vaut bien la peine de prendre quelques risques pour savourer pareil chef d'oeuvre. Car Martin Scorcese, du haut de ses soixante et onze ans, à l'âge où certains commencent à se poser la question de savoir s'ils ne seraient pas mieux en maison de retraite, est encore un des auteurs les plus trashs et les plus innovants, des états-unis d'Amérique. Le loup de Wall Street est un film complètement dingue, visuellement renversant, et qui permet à Léonardo Di Caprio, en roue libre du début à la fin, de livrer une performance époustouflante -- comme l'écrivent les grands journalistes de Télé 7 jours.

Certes, on a très légèrement l'impression que Scorcese nous refait une fois de plus le même film -- on remplace les truands par des traders -- mais la facilité du vieux rital à enchaîner les scènes appelées à devenir culte estomaquera tout amateur de bon cinéma. A noter que je n'avais pas entendu de dialogues aussi bien écrits depuis bien longtemps, peut-être depuis Django Unchained.

Ce qui est rigolo, ou pathétique, je ne sais pas trop, c'est que si un jeune auteur inconnu avait pondu ce film, la presse aurait clamé au génie. Alors que bon... c'est juste un excellent Scorcese.

Publié dans critique film

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