Par souci de transparence.
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Bangeourre,
tu me connais, moi je ne te cache rien. Tu sauras tout de mon transit intestinal et du fleurissement printanier de mes bubons quand la saison des pollens de graminées viendra. Par souci de transparence, et pour t'éviter de faire la même connerie que moi en te rivant à ta chaise de bureau deux heures par jour pour des nèfles, je vais te livrer des chiffres terrifiants. Qui font froid dans le dos. Juge un peu, voici un résumé des ventes de mes œuvres sur amazon.fr pour les deux derniers mois :
Pour le mois d'octobre :
Epilogue : 8 unités gratuites, 0 ventes.
Retour à la cité des monstres : 2 unités vendues, 0 gratuites.
Pour le mois de novembre :
Epilogue : 1 unité vendue, 1 unité empruntée, 88 unités gratuites.
Retour à la cité des monstres : 1 unité, 4 unités gratuites.
Là, tu me jettes à la face que c'est bien fait pour ma gueule et que j'avais qu'à me sortir les doigts du cul pour en faire la promotion. J'ai essayé ! J'ai contacté une correspondante du baveux local, la Charente Libre, qui a bien voulu me poser quelques questions et qui, vaincue par mon regard de cocker, a bien voulu publier un court article publi-rédactionnel. L'effet a été immédiat ; j'ai augmenté les ventes de Retour à la cité des monstres de 100% sur le mois de Novembre. C'est à dire que j'en ai vendu un deuxième. Je te raconte pas comment on a sabré le champagne et plongé le nez dans un saladier de coke à la maison ! L'orgie ! Les bacchanales à la romaine ! Et encore ce n'est qu'un début ! Je l'ai vu dans les entrailles d'un chicken mythic ! Voilà ce qui va se passer.
Dans trois jours, une brave ménagère, à qui la teneur sensationnelle de cet article a échappé, va aller dans son cellier chercher un des journaux qu'elle garde sous le coude et qui, en se souillant de déchets après avoir été souillés (Frédéric) de mauvaises nouvelles, acquièrent une seconde vie. Je n'ai pas bien vu dans mon chicken mythic -- qui n'était plus très frais -- à quoi lui servira ce journal ; est-ce que ce sera pour vider des sardines sans tacher la table ou pour nettoyer la litière du chat, l'avenir nous le dira. L'important, c'est qu'en ouvrant l'exemplaire du jeudi 28 novembre de la Charente Libre, notre brave ménagère va tomber sur ma jolie gueule de gravure de mode :
Cette femme, taraudée par le démon de la luxure, qui envisage de tromper son mari depuis de longs mois, se dit que plutôt que de se laisser aller à de coupables inclinations, plutôt que d'aller taquiner le mâle en rut dans des troquets sordides afin qu'il redonne un coup de polish à son vagin, elle va plutôt se prendre un bon bouquin et s'aérer les neurones. Elle veut de la nouveauté dans sa vie, notre ménagère. Elle en a sa race de s'enfiler des bouquins formatés qui sentent le rance et la naphtaline. Elle a tout lu de Marc Lévy. D'ailleurs le profil mi-aquilin, mi-négroïde, de cet auteur débutant, lui inspire confiance. Et donc, délaissant séance tenante sa centrale vapeur, son aspirateur à air cyclonique, et son robot de cuisine multifonction, elle se rue sur son chromebook (la ménagère achète vraiment n'importe quoi) pour s'offrir un exemplaire d'Epilogue. Mes ventes explosent ! C'est le début d'un engrenage ! La première brique d'une fortune à la JK Rowling !
Au revoir.