Les mystères de l'univers.
Tu sais ce que j'adore ? Ah c'est la petite faiblesse qui me perdra. J'adore me taper des émissions de vulgarisation scientifique. Bon, c'est toujours moins honteux que s'enfiler les Secrets d'Histoire de Stephane Bern ou de voter Marine Le Pen, mais bon devant la machine à café c'est pas la discussion idéale. Tu peux causer des résultats du PSG, des hélicoptères qui se cassent la gueule, mais des particules élémentaires, c'est rigoureusement interdit !...
J'ai toujours été une quiche, aussi loin que je m'en souvienne, en mathématiques et en "science physique" (ça doit s'appeler autrement maintenant... quand l'éducation nationale sait plus comment justifier ses mauvais résultats, elle fait comme tout le monde : elle renomme ce qui marche pas). Jamais compris pourquoi il fallait que je sache calculer le cosinus et l'hypoténuse et le tripotanus... et puis résoudre des équations à deux inconnus, je voyais pas pourquoi... Quand je pense que j'avais des potes que ça amusait, les maths... Je lui avais dit textuel à mon conseiller d'orientation : "moi ce que je veux faire, c'est écrire des livres, des bons ou des mauvais, j'en sais rien, et si ça se fait pas, je ferai comme maman, je deviendrai esclave en usine, ou à la limite j'irai préparer de la bouffe trois étoiles pour les nantis". Très justement, ce con il m'a envoyé dans la filière technique, l'électrotechnique, la maintenance industrielle, le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge, mais j'en avais rien à foutre moi de l'électrotechnique, ça m'amusait moins que les legos, et je l'ai très vite fait savoir par le biais de mes bulletins de note.
Il n'empêche, je nourris un intérêt béotien pour les sciences, et je regarde souvent les émissions de vulgarisation scientifique, en particulier celles qui traitent de la cosmologie. Le big-bang, la vitesse de la lumière, la formation des étoiles, les distances astronomiques, l'infiniment petit, tout ça me fascine autant qu'une belle paire de meules, ça me permet de relativiser, de me souvenir que l'homme n'est qu'une chiure de mouche à la surface de cette planète. Une maladie de peau qui la ronge, et qui devrait bientôt se résorber d'elle-même si mes calculs sont bons. Mais je m'égare, routière !
Malheureusement, même dans ce genre d'émission, les producteurs ne peuvent pas s'empêcher de frotter le téléspectateur dans le sens du poil. Sans doute doivent-ils se dire que celui qui s'intéresse aux supernovas est le même qui reluque les Anges de la Téléréalité... Tu crois que c'est possib' de concilier les deux, toi ? D'être à voile et à vapeur, comme ça ? Et donc, par exemple, pour expliquer vulgairement le phénomène de l'électromagnétisme, on fait appel à six culturistes qui essaient de décoller un aimant d'une carcasse de voiture... ou on fait tomber des trucs sur des voitures pour t'expliquer la gravité... Les scientifiques interrogés ne doivent pas seulement parler de ce qu'ils savent, ils doivent parler de "ce qu'ils pourraient bien découvrir". Ils s'expriment au conditionnel. Mettent un "peut-être" toutes les deux phrases. "Il est possible que..." en leitmotiv.
Comme le geek de base n'en est pas moins un homme débordant d'hormones, les producteurs ont eu la redoutable idée de faire appel à Amy Mainzer, chercheuse de braguette à la Nasa, ou quelque chose comme ça. Trop jolie pour savoir se servir d'une calculette scientifique, celle-là. La palissade émail diamant, le sourcil bien épilé, même pas de binocles, pas un chtar sur la tronche, des permanentes impeccables, des chemisiers moulants... On me la fait pas ! Y a que des boudins à la Nasa. Z'ont été débaucher une actrice porno, te dis-je. Et si d'aventure elle est vraiment scientifique, j'imagine qu'elle a dû siffler tous ses profs du CM2 au Master d'astrophysique. T'es pas d'accord ?